Niché au bord de l'Ousse entre le château, l'Eglise et le moulin, c'est ainsi que nous est décrit Soumoulou par les chroniqueurs de l'époque médiévale. Rien ne le distingue alors de ses congénères de la vallée si ce n'est sa taille, le plus petit d'entre eux ; à peine une dizaine de feux dans le grand rôle de Gaston Fébus en 1385 dont tout de même huit payaient l'impôt. De cette époque, il ne reste presque rien : quelques vestiges du château détruit à la révolution. L'Eglise elle, a été détruite en 1885 quand fut construite la nouvelle. Le cimetière fut transformé en espace vert en 1971. Seul subsiste le moulin devenu auberge puis discothèque dans la seconde moitié du XXème siècle.
Le sort de Soumoulou se transforme en 1725 lorsque l'intendant d'Etigny met en chantier la route royale de Bayonne à Perpignan, l'actuelle RD817. En effet, la Côte du Bistor , redoutable pour les attelages après le faux- plat depuis Pau (on ne dit pas que Soumoulou voudrait dire "le petit sommet" ?) oblige à créer au pied de cette côte un relais de poste dans un quartier de Soumoulou appelé alors "las bordes d'Espoey" car il abritait des granges où les cultivateurs de ce village enfermaient la nuit leurs animaux pour les soustraire aux gardes des princes du Béarn. Autour de ce relais de Poste se créent petit à petit des commerces et des auberges et on assiste à une migration de la population du village vers le haut de Soumoulou. En 1793, la première brigade de Gendarmerie est créée dans les ruines de l'ancien château.
Deuxième événement notoire pour le sort de Soumoulou : une émeute au marché de Tarbes en 1855 au cours de laquelle les habitants de la région furent molestés par la maréchaussée et décidèrent de boycotter les marchés bigourdans. Le maitre de poste, Monsieur Davantes, maire de la commune et le plus gros propriétaire foncier profite de l'occasion pour créer le marché de Soumoulou en faisant don à la commune du terrain où se trouve aujourd'hui la Place du Marché.
Ce marché prit fortement racine pour devenir, en alternance avec celui de Morlaàs, le plus gros marché aux veaux du Sud Ouest à une époque où le veau et le poulet de Soumoulou tenaient le haut du pavé sur les étals parisiens. Dans le même temps, la foire aux bestiaux (chevaux, mulets, boeufs) devenait, elle aussi, l'une des plus importantes du Béarn. Parallèlement, toute une série de services se mettaient en place dans ce nouveau Soumoulou où les auberges à la bonne et fine cuisine rivalisent entre elles, attirant le chaland en dehors même des périodes de foires et marchés.
Ceci nous amène au dernier quart du XXème siècle ; à ce moment, une nouvelle orientation agricole entraine un déclin des marchés traditionnels et menace l'économie soumouloise tributaire de la seule clientèle de passage. Surgissent alors deux opportunités dont sut profiter la municipalité. Encore une fois, un différend vient à point nommé : il s'agit cette fois de quelques antiquaires et brocanteurs de la périphérie paloise, interdits de séjour au marché de Pau par les antiquaires en place, qui viennent demander à créer un marché, un dimanche par mois, occasion saisie par le conseil municipal qui débouchera ensuite sur les marchés et foires à la brocante actuels, haut lieu de la chine en Béarn. Seconde opportunité à l'instigation d'un conseiller municipal dans les années 80 : la création du marché aux véhicules d'occasion qui vient suppléer le marché aux bestiaux et reste aujourd'hui la grande manifestation dominicale. Toute cette vie a permis et permet à notre village d'entrer dans ce siècle avec tous les atouts d'un grand et de s'inscrire dans le développement harmonieux de la vallée de l'Ousse dont il reste incontestablement l'élément fédérateur pour le plus grand bien de ses habitants.